Aujourd’hui à On SEXplique ça, on aborde deux sujets bien particuliers : la culture du viol ainsi que le double standard homme-femme dans notre société. Oui, ce sont des sujets parfois délicats, mais nous croyons qu’il est nécessaire d’en parler pour mieux s’informer.

Commençons par quelques définitions…

La culture du viol consiste en des comportements, des gestes ou des attitudes qui mènent principalement à la banalisation des agressions sexuelles. Évidemment, personne ne se proclame fervent amateur des agressions sexuelles. Il faut s’avoir qu’il s’agit d’un crime puni par la loi, mais la réalité de la culture du viol est quelque peu différente, c’est-à-dire que certaines personnes tiennent des propos ou des activités qui incitent à banaliser voire même à tolérer les violences sexuelles et les agressions. #inacceptable

Quelques exemples pour mieux comprendre

Parfois, les victimes se sentent comme si elles avaient « cherché » à provoquer un acte d’agression sexuelle (à cause de leurs vêtements sexy, en sortant tard le soir, etc).  Or, il est faux de penser ainsi. Ce n’est jamais de la faute à la victime car personne ne cherche à subir une agression. Il faut comprendre que la faute repose sur l’agresseur peu importe le contexte, l’âge, la couleur de peau ou les vêtements impliqués. Lorsque cela se produit, les deux doivent aller chercher de l’aide

Certains peuvent penser à tort que « si la victime a aimé ça » (à lire ici : eu un orgasme ou une quelconque forme de plaisir ou d’excitation), ça ne constituerait pas un crime. Encore une fois, c’est faux de penser ainsi. Il faut saisir que le corps est programmé pour répondre d’une certaine façon selon certains stimuli et que parfois la réponse psychologique ou physiologique devient imprévisible et donc incontrôlable. On peut même parler de mécanisme de protection mis en place par le corps dans un but de protection. Que ce soit bien clair : aucune victime ne peut « apprécier » ou « aimer » subir une agression. Une agression n’est jamais un geste banal et peut laisser bien des séquelles. C’est à prendre au sérieux.

Un autre fausse croyance : si la personne ne s’est pas débattue, c’est parce que ça ne lui dérangeait pas. Évidemment, c’est faux! Il est important de souligner que le choc ou la surprise peut amener une victime à figer ou même paralyser de façon momentanée, notamment durant l’acte et même après. Encore une fois, il ne faut pas prendre ces gestes à la légère. 

Si la victime dévoile longtemps après l’agression ou demeure silencieuse trop longtemps, certains peuvent se méprendre à penser que l’agression n’était pas si grave que ça. Faux, faux, faux et encore faux! Il peut arriver qu’une personne préfère garder le silence pour différentes raison. Par exemple, la victime peut être encore en contact avec son agresseur et avoir peur de celui-ci. La victime peut également être trop faible psychologiquement après l’agression pour trouver le courage d’aller dénoncer ou encore elle peut avoir peur de subir des procédures judiciaires longues et complexes. C’est normal de vouloir oublier un moment douloureux comme une agression sexuelle. Par contre, nous encourageons les gens à s’informer et surtout à aller chercher de l’aide au bon endroit. Que ce soit dans un poste de police ou chez un organisme spécialisé. 

Un dernier exemple qui contribue à la culture du viol : « Comme membre de la société, on peut rien faire, c’est à la justice de s’en occuper! » Faux! En tant que citoyen, c’est notre devoir d’intervenir, de prendre conscience de l’enjeu et de se mobiliser devant une telle culture du viol. Si jamais vous êtes témoin de ce phénomène ou même d’une agression, il ne faut pas hésiter à en parler. Parce que ça peut nous ébranler ou tout simplement pour dénoncer ce genre de comportement et contribuer à prévenir les actes d’agression. 

Et le concept de double-standard là-dedans?

D’ailleurs, la culture du viol est souvent interreliée avec la notion de « double-standard ». Un double standard correspond à considérer différemment un même comportement pour deux sexes différents. Le double-standard divise les attitudes et les perceptions dans certaines situations en fonction du sexe de la personne. À l’égard de la sexualité, le double standard veut que les hommes soient étiquettés comme « toujours en quête de sexualité, jouant un rôle actif et initiant régulièrement les contacts sexuels ». À l’opposé, la femme serait cataloguée comme « complètement désintéressé de la sexualité, elle ne s’y adonne que pour plaire à l’homme, elle serait passive sexuelle et se contenterait uniquement de répondre aux besoins de l’homme ». Évidemment, cette conception s’appliquerait aux relations hétérosexuelles seulement. #pasfullinclusif

Quelques exemples de perceptions qui émanent du double-standard

Les partenaires sexuels : Une fille qui a plusieurs partenaires sexuels reçoit toutes sortes d’insultes et d’étiquettes #salope #fillefacile #pute tandis qu’un garçon qui a eu plusieurs relations sexuelles est souvent considéré comme un gagnant, un champion et est souvent couvert d’éloges ou d’admiration.  #props #malade #lamauditephrasedelacléquiouvretouslescadenascestnon

L’infidélité : Une fille qui sera infidèle à son partenaire sera considérée comme immorale tandis qu’un homme qui commettra une infidélité risque fort bien de se faire pardonner son geste aisément étant donné que le croyance populaire veut que monsieur aurait des pulsions ou plus de besoins et d’envies sexuelles à combler que madame, ce qui est absurde, encore une fois.

Les comportements stéréotypés : on dit souvent aux filles de faire attention, de surveiller ce qu’elles portent, d’être vigilantes avec leurs fréquentations et de vérifier les endroits où elles devraient se déplacer afin d’éviter certaines situations alors qu’on ne considère même pas faire allusions à ce genre de précautions lorsqu’on s’adresse aux garçons. Un même comportement s’applique pour les filles et pas aux garçons. Cette attitude et le fait de partager cette pensée encourage le double-standard et par le fait-même la culture du viol parce que la logique serait d’orienter les efforts envers les hommes pour qu’ils arrêtent de commettres des agressions plutôt que vers les femmes pour qu’elles évitent de devenir des victimes.  Or, s’il y a bien une chose à retenir à la fin de cet article c’est que ce n’est jamais la faute de la victime. Et qu’il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide si on en ressent le besoin.

Pour en savoir davantage sur le sujet, c’est juste ici :

www.calacs-entraide.ca

www.harcelementsexuel.ca

www.criphase.org

www.agressionssexuelles.gouv.qc.ca

www.cvasm.org

www.opsq.org

www.youtube.com/watch?v=sILOK_Qcn44

 

Signé l’équipe de On SEXplique ça!