Aujourd’hui à on SEXplique ça, on parle du phénomène Trans! De plus en plus connu et discuté, pourtant les questions demeurent, alors aujourd’hui on y répond avec un invité bien spécial !

Nous en parlons brièvement dans notre vidéo sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle (juste ICI), mais nous nous permettons un petit rafraichissement pour ce qui est de la définition exacte du terme « Trans » :

Transgenre : personne qui adopte une identité de genre qui ne correspond pas à son sexe d’assignation à la naissance (ce qu’on appelle le sexe biologique). Cette personne peut aussi déjà avoir entamé un processus de changement, mais ce n’est pas obligatoire.

Transsexuel.le : personne ayant entamé et/ou terminé une transition en apportant des modifications à son apparence, sa présentation et son corps (ça veut pas nécessairement dire une chirurgie!) pour que celui-ci corresponde mieux à son identité de genre.

Trans : vient du latin et signifie « à travers ». Trans est un terme parapluie et inclusif démontrant la diversité grandissante de l’éventail de genre. Toute personne qui ne s’identifie pas à la norme homme/femme ou qui diffèrent des rôles de genre traditionnels peut s’identifier à ce terme.

Intersexe : personne dont le sexe biologique ou à la naissance présente des caractéristiques qui ne sont pas juste masculines ou juste féminines. Cette définition correspond à ce que le corps médical appelait auparavant « hermaphrodite ». Être intersexe ne signifie pas pour autant devoir subir des modifications comme des opérations ou la prise d’hormones.

Voici quelques autres définitions plus globales :

Sexe : sexe biologique, lié aux organes génitaux à la naissance

Genre : se percevoir comme homme, femme, garçon, fille, entre les deux ou autre

Rôle sociosexuel : construction sociale de la masculinité (un homme c’est comme ceci) et de la féminité (une femme c’est comme cela) et l’ensemble des comportements attendus en conséquences (un homme agit de telle manière tandis qu’une femme d’une autre manière).

Conformité de genre : définit le degré d’adhésion aux rôles sociosexuels et aux normes culturelles établies pour son sexe (Un grand mot pour évaluer si on agit ou pas selon les rôles sociosexuels préétablis).

Expression de genre : reflète la façon dont on exprime son identité de genre (par ses cheveux, ses vêtements, sa manière de parler, de s’asseoir, de marcher, etc).

Cisgenre/cissexuel.le : personne dont l’identité et l’expression de genre correspond au sexe biologique à la naissance. (Par exemple, si dans ma tête je me perçois comme une femme, mon sexe est celui d’une femme et que mon apparence ainsi que ma façon d’être envoient le message aux autres que je suis une femme, je suis cisgenre). Une personne cisgenre serait donc le contraire d’une personne trans, par définition.                                  

Même si le phénomène trans semble nouveau aux yeux de certains, il faut savoir que la réalité trans, ou autre que binaire (homme/femme) a toujours existé. Plusieurs cultures célébraient cette différence identitaire : 

La bispiritualité autochtone : on laissait l’enfant jouer, on analysait ses rêves, on consultait ses aînés et on le laissait se définir lui-même tout au long de son enfance, au lieu de lui assigner une identité dès la naissance. La puberté était le moment où l’enfant recevait son identité d’adulte, qui pouvait être féminine, masculine ou entre les deux.

Les Mahu de l’île d’Hawaï : une personne mahu exprime la troisième personne qui vit en elle après avoir préalablement trouvé l’espace en elle-même pour accepter les dimensions masculines et féminines de son être.

Les Hijra en Inde : il s’agit d’une communauté trans, qui traditionnellement se décrivait comme ni homme, ni femme, mais comme troisième nature de l’être humain. Certains sont castrés, d’autres non. Leur rôle est très symbolique en Inde encore aujourd’hui, on les sollicite pour venir bénir des unions et des naissances.

Les Katoey ou « ladyboy » en Thaïlande : ils représentent des transsexuels bien intégrés en société, car la thaïlande est un des pays les plus ouverts et diversifié quant à la « transidentité ».

Les Vierges jurées d’Albanie : ce sont des femmes à la naissance et elles se présentaient pour assumer un rôle masculin en société, pour conserver le bon fonctionnement de celle-ci.

Les Fa’afafine et les Fakaleiti en Polynésie Française : c’est un concept polynésien lié au rôle sexuel et à l’identité de genre qui désire exprimer la diversité de genre de l’humain.

Les Muxes-Zapotec au Mexique : généralement, il s’agit d’hommes à la naissance qui assument un rôle féminin dans la sphère sociale, sexuelle et personnelle.

Construction de l’identité

  • Elle se poursuit tout au long de notre vie.
  • La majorité des gens sont cisgenres, mais un faible pourcentage de la population sera éventuellement confronté aux questionnements sur l’identité de genre et ce pour toute la vie.
  • Quand le questionnement apparaît dès l’enfance, le passage au travers de l’adolescence peut être vécu très difficilement et représenter une grande épreuve, surtout à l’approche de la puberté.

 

“S’il y a un message à retenir ici, il serait le suivant : chaque personne a droit à l’autodétermination. Personne ne peut nous dire comment se sentir et comment être. Ce n’est pas parce qu’on n’adhère pas à des stéréotypes préétablis que notre identité est moins valide”.

-Gabriel

Il est important de comprendre qu’un jeune qui souhaite entreprendre une démarche de transition peut aller chercher de l’aide, mais nécessite surtout le support de son entourage, spécialement lors du dévoilement de son identité.

Pour ce qui est de l’hormonothérapie (prendre des hormones pour initier un changement physiologique ou prendre des bloqueurs d’hormones pour retarder un changement pubertaire), il faut consulter des spécialistes de la question (médecins, endocrinologues, etc), qui sauront offrir un suivi approprié, surtout lorsqu’on parle des enfants trans pour ce qui est du avant, pendant et après de leur puberté.

Et l’aspect légal dans tout ça ?

Pour ce qui est du changement de sexe sur papier, on peut maintenant faire une demande à l’état civil (ICI), en remplissant un formulaire. Les mineurs peuvent eux aussi demander à changer de sexe, et non, il n’est pas nécessaire d’avoir subi une chirurgie de réassignation de sexe ou une psychothérapie intensive.

En terminant, quelques pistes de suggestions pour interagir avec une personne trans :

  • Demander à la personne comme elle se définit elle-même avant d’assumer son genre ou son identité.
  • Appuyer une personne en transition dans sa démarche (cela peut faire toute la différence).
  • Respecter l’intimité de l’autre, oui l’inconnu évoque beaucoup de questions, mais certaines questions demeurent indiscrètes, voire même irrespectueuses donc attention!
  • Éviter le jugement et l’intimidation, car le processus de transition est long et chargé d’épreuves, ce n’est donc pas nécessaire d’en rajouter avec des insultes ou des moqueries. #accepterladifférence

Vers qui peut-on se tourner si on sent que quelque chose ne va pas, qu’on n’est pas bien dans notre corps ou qu’on a des questions? Voici quelques ressources avec des intervenants compétents qui sauront vous écouter et vous aider dans votre processus identitaire :

http://le-neo.com

http://www.astteq.org

http://enfantstransgenres.ca

http://transpulseproject.ca

Signé l’équipe de on SEXplique ça !